Recherche 01

«REDIVIVUS: Les mouvements modernes rattrapés par la marche du durable: leçons, adaptations et inventions des lieux du quotidien»

VOLET 1
1RE SESSION (2016)
ENSAP Bordeaux (PAVE-GRECCAU)
Responsable scientifique :
Kent Fitzsimons, MCF TPCAU
Partenariat : Forum urbain, centre d’Innovation sociétale (IdEX Université de Bordeaux)

Cette recherche propose d’étudier des projets de restructuration, de réhabilitation, et de réintégration urbaine d’opérations et de quartiers de logements construits pendant la période 1950-1975, afin d’analyser les problématiques spécifiques à ce type d’intervention sur le plan architectural, urbain et opérationnel, ainsi que les dispositifs techniques, politiques et sociaux développés pour y répondre.

 

Une équipe pluridisciplinaire associant l’architecture, l’urbanisme, les sciences techniques et les sciences humaines (sociologie urbaine et de l’habitat, sciences politiques, psychologie de l’environnement) saisira les interdépendances de ces dispositifs et déclinera un cadre conceptuel et des modalités d’action synthétiques pour le recyclage d’un patrimoine du quotidien arrivé à la fin d’un cycle de vie. La problématique générale de la recherche part du constat que les productions de l’habitat de l’après-guerre déclinant différentes facettes du mouvement moderne, sont aujourd’hui rattrapées par une croissance urbaine informée par un ensemble d’enjeux, de principes et d’objectifs qui ont émergés depuis les années 1980.

 

Les crises énergétiques de 1973 et 1979 constituent une rupture importante pour le bâtiment et la ville, tandis que le réchauffement climatique agit aujourd’hui comme accélérateur de la transition énergétique et environnementale. Nous nous intéressons donc aux manières dont des opérations de logement emblématiques de l’après-guerre se prêtent à leur recyclage au sein de la «ville durable», entendue tant comme idéal que comme urbanisation effective.

 

La méthode consiste en une comparaison entre cas d’études situés à Bordeaux, avec une étude parallèle à Cincinnati (Ohio, États-Unis). Les cas choisis sont des projets de requalification récents ou en cours, et qui concernent des œuvres incarnant des théories, doctrines et principes architecturaux et urbains hérités du mouvement moderne.

Fonctionnant comme «analyseurs» des mutations en cours, ces cas représentent une diversité contrastée: par les principes modernistes qu’ils incarnent (morphologie, typologie, localisation); par les initiateurs, responsables et participants du projet de requalification (collectivités territoriales, bailleurs sociaux, copropriétés, habitants), et par le cadre opérationnel du projet («50 000 logements autour des axes de transports collectifs» ou l’éco-quartier de Ginko à Bordeaux, programme «Hope VI» aux États-Unis).

 

La recherche entend mettre en évidence le changement de paradigmes—entendus comme cadres de pensée et d’action—entre l’idéal spatial et la visée industrielle du modernisme architectural et urbain, et des concepts ayant récemment gagné du terrain tels que le lieu, la participation, et le développement durable. Mettre en regard ces deux tendances historiques devrait permettre un recul critique sur les intentions et résultats de chacun, évitant ainsi tout a priori téléologique qu’il soit d’ordre optimiste ou tragique. Si la recherche approfondira surtout les cas bordelais, l’échantillon d’opérations à Cincinnati permettra une mise en perspective de la situation française, autour de deux phénomènes transnationaux: les déclinaisons du modernisme dans différents pays dans l’après-guerre, et la dimension globale de la problématique du développement durable aujourd’hui.

 

Notre relecture croisée de deux composants clés du mouvement moderne, soit une certaine qualité architecturale à l’échelle de la construction et une doctrine organisationnelle à l’échelle de l’aménagement urbain, à l’ère de la démocratisation des processus de projet, devrait permettre une actualisation théorique du rapport entre ces deux dimensions. Il se peut qu’il eût fallu attendre l’époque de la conscience environnementale précipitée par le changement climatique, et de la remise en cause des modes de production centralisée et technocratiques, pour que la cohérence potentielle des théories architecturale et urbaine de l’après-guerre se manifeste.

Recherche 01

«Réaliser le potentiel REDIVIVUS des quartiers d’habitat moderne: expérimenter des méthodes d’accompagnement au carrefour du patrimoine et de la ville durable» — quartiers du Pontet Lamartine (Pessac-33) et du Hameau de Noailles (Talence-33)

VOLET 2
4E SESSION (2019)
ENSAP Bordeaux (PAVE-GRECCAU)
Responsables scientifiques :
Kent Fitzsimons, MCF TPCAU et Fanny Gerbeaud, IR
Partenariat : Villes de Pessac et de Talence, habitants des deux copropriétés

Ce projet d’expérimentation fait suite au projet «REDIVIVUS: «Les mouvements modernes rattrapés par la marche du durable: leçons, adaptations et inventions des lieux du quotidien» achevé en 2018. L’expérimentation testera l’hypothèse selon laquelle un travail de médiation globale permettrait une meilleure compréhension et appropriation du patrimoine moderne dans un contexte où son adaptation apparaît nécessaire, notamment au regard de la transition écologique.

 

Ce projet propose de mettre au point des outils de médiation dans une triple approche: sociale (acteurs et gestion de patrimoine), culturelle (spatiale, architecturale, historique, constructive) et des techniques constructive (dimension constructive, énergétique et confort).

 

Ces trois dimensions, identifiées dans notre précédente recherche, constitueront des leviers d’action et d’accompagnement des acteurs de la ville pour mieux valoriser et exploiter le potentiel de durabilité du patrimoine moderne d’après-guerre—nommé potentiel «redivivus»—de l’échelle du logement à celle de la métropole.

 

Ce projet partenarial et expérimental se veut co-conçu avec les habitants de deux quartiers de l’agglomération bordelaise déjà impliqués dans la première recherche—Pontet-Lamartine à Pessac et le Hameau de Noailles à Talence—les villes de Pessac et Talence, mais aussi avec d’autres acteurs participant à la gestion et à la rénovation de tels ensembles (syndics, CAUE, DRAC, Maison de l’architecture).

Il sera mené par deux laboratoires de l’ENSAP Bordeaux—PAVE et GRECCAU—à la croisée de plusieurs champs disciplinaires et mêlant les méthodes qualitatives et quantitatives.

 

Parmi les outils de médiation du projet, certains seront réalisés dans le cadre d’enseignements spécifiques de l’ENSAP Bordeaux, en formation initiale d’architecture et en master spécialisé, qui faciliteront les échanges et la prise de décision entre les acteurs: atelier de médiation architecturale, modélisation bioclimatique des habitations, propositions d’optimisation énergétique en respect de l’écriture architecturale d’origine et des pratiques des résidents.

 

Par la mise au point d’outils qui se veulent appropriables par les acteurs, de temps et modes de restitution et de diffusion de la démarche, ainsi que par sa dimension participative, cette expérimentation entend contribuer à une meilleure connaissance et à la modélisation d’actions qualitatives sur ce patrimoine aux atouts et contraintes spécifiques pour la ville durable.

REDIVIVUS - Le modernisme résidentiel face à la ville durable
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